Témoignage métier : Déborah Rotolo, psychologue du travail
En quelques mots, comment définiriez-vous votre rôle de psychologue en service de santé au travail ?
En tant que psychologue du travail au sein d’AST67, je contribue à la prévention des risques psychosociaux et à l’amélioration de la qualité de vie au travail des entreprises en intervenant auprès de nos adhérents dans le cadre de mes missions.
Mes missions se traduisent par des actions de sensibilisation, d’évaluation, de conseil et d’accompagnement liées à la prévention des risques psychosociaux, réalisées au sein des entreprises, à la demande du médecin du travail.
Nous proposons également à nos adhérents des formations-actions visant le transfert de compétences méthodologiques et techniques relatif à la mise en œuvre d’une démarche de prévention, selon un format interentreprises, une modalité qui renforce l’acquisition de compétences par l’apprentissage collectif.
Je suis également référente sur ces thématiques auprès des professionnels d’AST67 : je réalise des actions de sensibilisation et/ou de formation et peut conseiller ou venir en appui auprès de mes collègues sur les aspects méthodologiques et techniques liés à la démarche de prévention des risques psychosociaux.
Le bien-être au travail est-il un enjeu important au même titre que la sécurité des salariés ?
La sécurité des salariés répond à une obligation réglementaire de l’employeur, et plus précisément à une obligation de résultat. La qualité de vie au travail (QVT) quant à elle répond davantage à une nécessité pour tout employeur de se donner les moyens de l’atteindre : elle peut (et devrait) constituer un objectif à atteindre pour l’entreprise, dans la mesure où elle contribue fortement à la performance individuelle, collective et donc à la performance d’entreprise. En effet, l’enjeu est de taille car ses conséquences sur l’individu, le collectif, le travail et in fine, sur l’entreprise sont bien réelles, se traduisant ainsi par des gains, ou inversement des coûts, directs et indirects significatifs.
Et de manière plus générale, le sentiment d’évoluer dans un environnement sécure contribue fortement, mais pas uniquement, au sentiment de bien-être : certes, il constitue ses « fondations », mais d’autres « matériaux » sont également nécessaire à sa « construction » et à son « entretien ».
Si un salarié a la sensation de ne plus s’épanouir ou de souffrir dans sa situation de travail, quelles actions doit-il mener ?
Les dispositifs d’accompagnement sont nombreux et différents en fonction de la situation et des individus.
Le statut de salarié permet de bénéficier systématiquement d’un suivi par un médecin du travail : il s’agit d’un interlocuteur privilégié, incontournable, vis-à-vis de la souffrance au travail, pour analyser la demande, agir et/ou ré-orienter en fonction de la problématique, qu’il est possible de rencontrer sur demande de rendez-vous. Son action repose sur une valeur essentielle : la confidentialité.
Cependant, toute personne, en souffrance dirigeant y compris, devrait pouvoir s’orienter vers un professionnel pour en parler, d’autant plus pour les plus exposées. Des perspectives sont à envisager dans la prévention de la santé au travail…